• Les docks de St Malo par Denis

     

    Les docks de St Malo

     

     

    « Regardant l'horizon noir

    - noir car il fait nuit,

    mais il doit également y avoir

    autre chose à mon avis -

    Le foulard au vent

    Contre-courant

    Et la nouvelle vague

    Qui s'essouffle et divague

    Et la nuit assassine

    Près des docks

    La vague meurtrière

    Qui l'entrechoque

    Et qui recouvre de sel

    Les plaies des amours

    Que l'on croyait éternelles

    Que l'on oubliera un jour...

    Et si les murs ont des oreilles

    Le silence a un regard

    Qui se délecte aux bras vermeilles

    Comme un regard de solitude

    Dont la souffrance est gratitude

    Regard aveuglé souvent trop tard

    Comme une présence morte...

    Lorsqu'en poésie vous jetez l'ancre

    Et que votre sang est votre unique encre

    Une émotion trop forte

    Qui ne demande qu'à sortir

    En crue et en marées

    Par des poignets entaillés

    D'une entaille en forme de sourire

    Oui son putain de beau sourire

    Qui vous chuchote de partir

    Qui dans un si doux rire

    Vous demande de mourir...

     

    Et moi tu vois assis aux docks

    Je repense à ces époques...

    J'étais premier à bord

    Un homme à la mer

    Aux premiers abords

    Hommage amer

    Aux échoués des bords

    De la cruelle mer

    Chavirés par dessus bord

    Des amours éphémères

    Et moi sur mon ivre bateau

    Au creux et aux sommets

    Des vagues déchaînées

    Aux creux des tempêtes

    Tel un petit Rimbaud,

    Rien ne m'arrête...

    Moi sur les quais dans les ports

    Je prends la voile pour le nord

    Pour le nord à l'est là-bas,

    À la Varsovie des flots de vodka

    Et moi sur mon ivre bateau

    Au creux et aux sommets

    Des vagues déchaînées

    Au creux des tempêtes

    Tel un petit Rimbaud

    Rien ne m'arrête

    Je suis un drôle de voyage

    Qui me rendra mon naufrage

    Dans l'océan je nage et je dégage

    En suivant un drôle de voyage

    Dans les vagues de sanglots

    De nos amours, de nos maux...

     

    Et moi tu vois assis aux docks

    Regardant au loin les écumes

    Et ce petit vieillard qui fume

    Je me rappelle j'ai pris le large

    Je me rappelle avoir quitté la rive

    Je me rappelle de ma dérive...

    Contre les vents les marées

    Je n'avais nul part où amarrer

    Et plus le temps passait

    Mon petit bateau coulait

    Et ma poésie se noyait

    Comme toi tu m'oubliais...

     

    Pourtant contre les vents

    Les marées tout ce temps

    Temps de tant d'océans

    Que l'amour rendit arides

    Les rides se sont creusées

    Et, tu vois, je t'ai oubliée. »

     

    Denis.

    08/11/2012


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