Un peu, en amont de ces chutes d’eau

Qui jamais ne pensaient à s’amender,

Car en effet, que pourrait y faire un homme,

Elles qui chantent si bellement depuis tant d’années

Et dans la carrière, j’ose qualifier ces bruissements

Les voiles divins qui nous couvrent en d’autres mystères.

Moi, qui pensait être impétré et pourrait le dire,

J’aimerais tant assister à ces jaillissements

Qui comblent de pluies les sols en tourments,

Qui comblent là où l’on cherchait les fines lumières ;

Supposant même que l’amour fut un jour créé

Par un saint homme ; et que moi et que d’autres

Puissions en jouir, cela vraiment serait pleine beauté.

Car si la pensée de nous-mêmes est bien piètre,

Au bout de la corde, il y a toujours l’humaine envolée,

L’esprit après la chair, la vie après les poussières.

A vos tables donc, je m’invite, vos beaux fruits, j’envie.

A que l’homme n’est que l’homme

Et que les passions toujours bien qu’enfouies,

Toujours en lui habitent et rayonnent.

Alain, 8 mars 2013