Livres ouvert sur des passages entiers de ma fière jeunesse,

Je laisse filer les pages comme les enjambées

Que je pouvais me permettre à travers champs d’idées

Et les plaines d’amours ; nous n’avions que les prairies

Comme unique royaume, mais Dieu m’est  témoin,

L’herbe y était des plus tendres, les intrigues des plus tendues.

A présent, je paresse comme paressent mes douces après-midis ;

L’herbe d’antan se transforme en mousse de souvenirs.

C’est moi à présent, après tant d’années de lecture

Qui ose prendre la plume pour figer le temps d’un temps,

Les moments d’extase que j’ai eu la joie d’éprouvés,

Les moments d’orages qui ponctuèrent ma destinée.

Il y a des livres et il y a pour certains qu’un Livre

Mais la joie d’en acquérir, la joie de les entrouvrir

Est offerte à tous les hommes du peuple de la Lettre.

Alain, 21 août 2011

(Illustration : J. Krishnamurti lisant (copyright : J. Krishnamurti foundation)