Les routes où je me promène se nourrissent de terre,

Les fleurs se nourrissent de mers et de vagues d’acier.

Le soleil qui inonde toutes ces plantes a mangé la mère-Lune,

Ce paysage a la fadeur des humains certes mais il a sa propre présence.

Il m’accueille avec ses bois à la sève des grands fleuves,

Fleuves qui bruissent comme des camions à l’arrêt,

Se faufilent entre deux gratte-ciel, horizon à l’air halluciné,

Routes qui s’enfoncent comme de la guimauve, cuivre sous les souliers.

Les ânes mangent les poutrelles, les chevaux les racines d’hirondelles,

Les droites se font courbes, les courbes se défilent au prochain angle ;

Quand le décor se fait ainsi la malle, on prie Dieu et son prochain

Pour que la maison qui nous accueillera peut-être ne soit pas de simples épices.

Les alliances faites ici bas nous obligent à rester bien humbles.

Alain, 21 mai 2011

Comme d'hab., pour les challenges que je propose, je suis bien souvent coincé.

M'en suis sorti avec ce beau délire de nature en fusion. Poésie ? oui,peut-être :-)